6 novembre 2013 à 04:54

Nicolas VIDAL, en direct de Manaus-Brésil

En ce début de période de froid, le co-fondateur du Beach Soccer Aix, nous envoie un peu de chaleur du Brésil, il nous livre ses impressions et son sentiment sur le club, les joueurs et le beach en général.

Au bout d'un an et demi à la tête du club, quel bilan peux-tu faire de cette expérience ? 

D'abord beaucoup de joie et de bonheur, car après mon départ précipité de Sportrip, avec qui j'ai participé aux éditions 2009, 2010 et 2011 du championnat de la ligue de Méditerranée, je n'avais qu'une envie : créer un club de beach soccer à part entière et m'entourer de gens motivés. Qui plus est créer le 1er club de beach de la Communauté du Pays d'Aix. L'année 2012 a été passionnante car, avec Fred Marques, nous avons réussi à mettre en place de nombreuses actions. On a construit un groupe de joueurs assidus et participatifs qui ont su mettre une super ambiance et créer un climat positif dans les séances d'entraînement et la préparation des matchs. Et puis surtout, je suis fier d'avoir vu le groupe progresser, en l'espace d'un an, et proposer du beau jeu dans nos différentes oppositions.

2013, a été moins riche en événement, on a fait moins de matchs amicaux et peu de tournois mais je pense que la non-qualification à la phase finale du championnat de France, nous a mis un coup derrière la tête et l'engouement moindre s'est fait ressentir. 

En effet, éprouves-tu quelques regrets suite au championnat 2013 ? 

Des regrets oui et non, car je savais à l'avance à quoi m'attendre, sans vouloir dénigrer les autres équipes, on avait deux finales à gagner, et sur les deux matchs à enjeux on en gagne qu'un... Après ça se joue à pas grand chose, mais c'est le beach. C'est un sport qui demande non seulement une grande maîtrise technique, une rigueur tactique, une excellente condition physique mais surtout une tolérance extrême à la frustration. C'est un jeu où tout peut arriver : un mauvais rebond, des buts sur coup de pieds arrêtés pour des fautes à l'appréciation de l'arbitre, des buts sur l’engagement, une équipe adverse plus faible techniquement mais qui ne lâche rien sur le plan physique, un mauvais coaching, une mauvaise gestion du temps... Chaque match est une nouvelle expérience et j'apprends à chaque fois de mes réussites mais surtout de mes erreurs dans la gestion de mon équipe. Finalement, on est passé de la 3e place en 2012 à la 2e place en 2013 ! Même si j’espérais plus, on doit se contenter de cette progression !

Quels sont les joueurs qui t’ont donné satisfaction et quels sont ceux qui t’ont déçus ?

A vrai dire, les 12 joueurs qui ont participé au championnat m’ont tous donné satisfaction. On peut toujours attendre plus de tel ou tel joueur mais l’important pour moi c’est qu’en 2013, les joueurs ont cru en eux et ont montré qu’ils étaient capables de mettre de l’intensité dans un match et de produire un jeu séduisant. Après si j’avais eu plus de temps pour préparer l’équipe et surtout eu  le luxe de tous les avoir en même temps 3 fois par semaine, certainement que j’aurais fait différemment. Mais j’ai du composer avec les obligations de chacun, les indisponibilités et les blessures.  Je pense avoir réussi à trouver un équilibre dans cette équipe, avoir permis à certains de s’affirmer en tant que leader et à d’autres de prendre la température et de progresser par étapes.

Après ceux qui m’ont déçu, c’est ceux sur qui je comptais, qui auraient pu apporter un grand plus et qui m’ont lâché au dernier moment. J’avais même contacté deux anciens pros qui m’ont tenu en haleine jusqu’au bout et qui se sont désistés alors qu’ils se disaient prêt à tenter l’aventure. Oui c’est le manque de respect de ces gens là qui m’a surtout déçu. Mais avec du recul, l’absence de ces personnes à profiter à l’ensemble du groupe. Je garde en mémoire les moments de rigolade, le chambrage sur les tentatives de gestes techniques ratées mais aussi les encouragements et le plaisir de se retrouver sur le sable aux entraînements. Tous les joueurs vont me manquer même ceux qui n’ont pas participé au championnat mais qui venaient s’entraîner régulièrement avec le groupe. J’espère en tous cas, que malgré mon absence, ils poursuivront l’aventure avec le club et qu’ils continueront à prendre du plaisir à se retrouver sur le sable du CREPS.

 Quel regard portes-tu sur le beach soccer en général et sur l’évolution de ce sport en France ?  

J’ai assisté avec attention au déroulement de la dernière coupe du monde à Tahiti, en regardant un maximum de matchs. J’ai notamment été impressionné par le parcours de l’équipe hôte et leur montée en puissance pendant la compétition. Angelo Schirinzi, le sélectionneur, a fait un travail remarquable et il a prouvé à tout le monde ce qu’il était possible de faire avec un groupe de joueurs inconnus au départ. J’avais suivi leur préparation depuis la tournée de l’équipe de France de février et toutes les conditions étaient réunies pour qu’ils fassent une grande compétition devant leur public. Depuis la coupe du monde 2008, à Marseille, je n’avais plus revécu la ferveur que l’on pouvait ressentir dans un stade de beach soccer. Et c’est vrai qu’en France, ils nous manquent cet engouement, cette passion pour ce jeu pourtant si spectaculaire. C’est déjà compliqué à mobiliser les gens pour organiser un simple match amical alors pour fidéliser un public… On a essayé de le faire avec Fred en posant des affiches de nos matchs, en communiquant sur le site de la ville d’Aix en Provence, en envoyant des textos, des mails, en annonçant sur facebook et sur le site du club, en prévenant les amis, la famille… Autant en 2012, on avait réussi à ramener du monde au CREPS, à tous nos matchs, autant en 2013, ça a été plus difficile ! Après, en ce qui concerne le championnat, je serais pour calquer ce qui se fait en Suisse. C'est-à-dire faire un championnat avec des étapes, sélectionner une dizaine d’équipes, leur permettre d’engager une vingtaine de joueurs et l’associer au « FFF beach Soccer Tour », ce qui permettrait au tout venant de découvrir la pratique, mais aussi de pouvoir assister à des matchs de bon niveau avec des vraies équipes de beach soccer, et ainsi promouvoir en même temps les aspects de loisir et de compétition auprès du grand public. Voilà, mon avis c’est que tant que cette pratique restera dans l’anonymat, on ne décollera pas et il sera difficile de former et de faire éclore de purs joueurs de beach. Bon maintenant, je sais très bien que c’est compliqué, que c’est long et que des gens travaillent pour faire bouger les choses donc on va rester positif. Il ne faut pas croire, même au Brésil où il y a les meilleurs joueurs de beach, je m’aperçois que c’est compliqué. Il n’y a pas de véritable championnat national, ici à Manaus, malgré toutes les conditions idéales, les joueurs ne s’entraînent pas toute l’année. A vrai dire, il n’y a qu’à Rio de Janeiro où il y a une véritable dynamique, le reste du pays est encore à la traîne.

Tu as décidé de tenter l’aventure au Brésil, peux-tu nous parler de tes futurs projets ?

Cela fait 1 mois, que je suis arrivé et je suis en pleine phase d’adaptation même si je suis dans une ville que je connais parfaitement, je dois courir après les démarches administratives, rechercher un emploi, trouver une voiture, un logement… Je repars de zéro donc ce n’est pas facile mais la vie ici étant beaucoup plus cool, je relativise et je ne me précipite pas. J’ai pris quelques contacts avec les clubs de beach et de foot à 11, on va voir ce que je vais faire, je n’ai rien de concret pour l’instant mais je vous tiendrez au courant. Une de mes envies serait de participer à l’organisation de la Coupe du Brésil qui aura lieu normalement au mois de mai 2014. C’est un événement à ne pas manquer car il regroupe les équipes du Flamengo, du Vasco, du Botafogo, et surtout il attire une affluence record pouvant aller jusqu’à 35 000 spectateurs ! 

Un dernier mot pour la fin de cette interview...

Voilà, en tous cas j’embrasse tout le monde, je souhaite aux joueurs du Beach Soccer Aix une bonne continuation, et j’espère que les clubs de Provence feront davantage d’entraînements en commun pour mieux se connaître et pour continuer à partager la passion commune sur le sable. Je tenais à remercier notre sponsor principal AQUAFORM, qui nous a permis d'évoluer avec plus de confort, le site Aix Sports Info qui a couvert le dernier championnat, l'ensemble des joueurs qui ont participé à l'aventure 2012-2013 : Greg, Zuni, Sven, Cedric, Paul, Georges, Christophe, Manu, Christopher, Steph, Anthony M., Anthony F., Romain, Lionel, Loic, Eduardo, Rodolphe, mon capitaine Fred, avec qui j'ai partagé des moments de joie mais aussi de galère, et j'ai aussi une pensée pour Quentin qui nous a quitté trop tôt...

Que l'aventure continue ! Show de bola !!!

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